Le Cabinet Recherches Actions en Afrique (CR2A) a organisé en partenariat avec le Centre International sur les Conflits Non-Violents (ICNC), un centre spécialisé sur les conflits non violents, une série d’émissions radiophoniques avec
les leaders religieux et coutumiers et les responsables associatifs de la région du nord en vue de prévenir l’extrémisme violent et la radicalisation des jeunes. Face au péril djihadiste qui menace profondément la cohésion sociale
au Burkina Faso, la radio est certainement un des vecteurs de communication le plus accessible aux communautés ciblées. C’est la radio Wend-panga de Ouahigouya qui a servi de cadre de sensibilisation. Au menu des entretiens entre
les leaders communautaires et le Cabinet Recherches Actions en Afrique, il y avait la question de la lutte contre l’extrémisme violent, la radicalisation et le terrorisme. Les responsables du Cabinet ont expliqué qu’historiquement,
le Burkina Faso, qui était jadis un havre de paix, n’avait connu ce genre de menace à son essence. C’est la première fois que ce pays réputé pour son modèle de cohésion et de vivre ensemble est confronté aux attaques terroristes
à profusion. Le péril djihadiste menace son existence en tant que nation et sape les fondements de son développement économique et social. Jamais la cohésion sociale entre les peuples qui ont toujours vécu en parfaite harmonie n’avait
autant été remis en cause. Il ne passe pas de jour sans que de nombreuses familles ne soient endeuillées par des assassinats ciblés, des pillages de ressources, des édifices et des symboles de l’Etat détruits, des écoles fermées,
des populations forcées de se déplacer. Les attaques sont violentes, brutales et aveugles. L’ampleur de ces attaques, leur nature et violence ont fini par convaincre plus d’un que quelque chose doit être entreprise pour comprendre
les causes profondes du mal qui gangrène le pays des hommes intègres.
C’est en cela que se situe l’action de CR2A et de son partenaire ICNC au Burkina Faso. Le cabinet a, dans le cadre du Projet de prévention et de réponse à l’extrémisme violent, la radicalisation et au terrorisme dans les régions du
nord et du sahel, organisé des formations sur les méthodes, techniques et actions non-violentes au profit des leaders religieux, coutumiers, des responsables associations de jeunes des régions du nord et du sahel. A la suite de ces
formations qui ont eu lieu à Ouagadougou, à Ouahigouya et à Dori, le Cabinet a initié des émissions radiophoniques pour sensibiliser la jeunesse sur les dangers que représente la menace extrémiste. Ces émissions radiophoniques en
français, mooré et fulfuldé ont été bien suivies et ont permis aux leaders coutumiers et religieux d’appeler à la coexistence pacifique entre les communautés et au dialogue intra et inter-communautaire. La lutte contre l’extrémisme
violent, la radicalisation et le terrorisme n’est pas que militaire. Les acteurs communautaires peuvent contribuer à apaiser les cœurs, à désarmer les esprits et déconstruire les discours haineux et rompre ainsi le cycle de la violence
infernale qui déferle sur le Burkina Faso. Le Cabinet CR2A et ICNC encouragent les initiatives locales de paix, la culture de la non-violence et la résistance citoyenne comme méthodes de résilience face à l’extrémisme violent et
à la radicalisation. C’est une alternative crédible à l’action violente.